• Maurice Maeterlinck


    Pelléas et Mélisande, qui acquerra une renommée internationale avec l'Opéra de Debussy, est à l'origine une pièce de théâtre de Maeterlinck, écrite en 1892, accueillie d'une façon assez extraordinaire à l'époque. L'œuvre de Maeterlinck a d'ailleurs en général fasciné un grand nombre d'artistes, et en particulier de musiciens. Citons par exemple :

    • Serres chaudes mis en musique par Chausson en 1896,

    • Pelléas et Mélisande (trois versions) :

      • celle de Fauré (musique de scène, 1898),

      • celle de Debussy (1902),

      • et celle de Schoenberg (1903),

    • Ariane et Barbe-Bleue de Dukas, également écrit d'après Maeterlinck en 1907.



    Maeterlinck :


    Pelléas et Mélisande a été créé en 1892 à Paris, en présence de Debussy et Mallarmé. C'est une œuvre qui appartient à la première grande période de Maeterlinck, dont la trajectoire artistique est un peu particulière.

    En résumant, il né à Gand en 1862 (même année que Debussy) dans une famille flamande, bourgeoise et chrétienne, suit des études tout à fait classique chez les jésuites, puis des études de droit, grâce auxquelles il obtient en 1886 son inscription au barreau de Gand. Il n'exercera jamais. A partir de 1883, il commence à s'intéresser à la littérature et rejoint un groupe de symbolistes belges qui commencent à écrire dans des revues comme « l'Art Moderne », « la Jeune Belgique » ou encore « l'Élan Littéraire ».

    Il s'intéresse bien entendu au monde littéraire parisien et a, vers 1885, des contacts avec les symbolistes parisiens et s'initie aux œuvres de Villiers de L'Isle-Adam, Rollinat, Huysmans (qui quelques années auparavant, publie à rebours), et Stéphane Mallarmé, sans compter les peintres qui rejoignent à cette époque le groupe symboliste et qu'il a de ce fait pu rencontrer (Gustave Moreau, Odilon Redon).

    Ainsi commence la carrière littéraire de Maeterlinck. En 1889, il a déjà à son catalogue trois œuvres particulièrement intéressantes, car appartenant chacune à un genre différents, mais nourrissant presque toute son œuvre à venir, il s'agit de :

    • Serres Chaudes, des poèmes symbolistes utilisés plus tard par Chausson.

    • Onirologie, qui est un conte sur le rêve (rêve qui va occuper une place très importante dans Pelléas et Mélisande et dans bien d'autres œuvres d'ailleurs).

    • La Princesse Maleine, qu'on peut considérer comme une de ses premières grandes pièces (D'après Jean Barraqué, Debussy aurait eu l'intention d'écrire un second opéra sur cette pièce, sans toutefois aller plus loin qu'un travail préliminaire sur le livret).

    En 1890, il poursuit son œuvre théâtrale avec L'Intruse, puis les Aveugles, pièce très importante dont le thème est omniprésent dans l'œuvre de Maeterlinck, et en particulier dans Pelléas.

    On peut également citer les sept princesses, montée à Paris en théâtre de marionnettes, costumées par les Nabis (Maurice Denis, Paul Sérusier).

    En 1892 a lieu la création de Pelléas et Mélisande, avec Lugné-Poë dans le rôle de Golaud, au théâtre des Bouffes-Parisiens en présence de Claude Debussy et Stéphane Mallarmé qui ont été subjugué par cette pièce dont on dit que les décors étaient dans un caractère assez médiéval, avec des costumes de couleur de l'époque.

    La réception est bien meilleure à Paris que celle que connaitra la pièce à Bruxelles en 1894. Le succès se confirme très vite, la pièce est bientôt jouée à l'étranger (en Allemagne dans une mise en scène de Max Reinhardt, en Angleterre dans la version de Fauré, ce qui entrainera quelques problèmes entre Debussy et le poète, Debussy estimant qu'il aurait du être mis au courant).

    Quand arrive 1901 et la création du Pelléas et Mélisande de Debussy, Maeterlinck a déjà une production importante derrière lui avec une vingtaine de pièces, qu'il enrichira encore en se dirigeant vers une littérature assez inattendue. Il se lance dans une série d'ouvrages agrémentée par des commentaires personnels à la fois métaphysiques et philosophiques :

    • la vie des abeilles (1901)

    • la vie des termites

    • la vie des fourmis

    • l'intelligence des fleurs

    • la grande loi qui est un ouvrage très important sur la gravitation universelle et sur Newton (1933).

    Ce sont des ouvrages assez difficilement classables, qui ne sont pas des ouvrages scientifiques, mais qui nourrissent une réflexion personnelle.

    Un autre ouvrage, datant de 1913, entre dans cette catégorie : la Mort.

    A partir de 1930, cette production comment à décroitre. Maeterlinck s'installe à Orlamonde où il meurt en 1949, couvert d'honneur (prix Nobel de littérature en 1911, anobli en 1932 et élevé au titre de comte).

     

     


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